samedi 3 mai 2014

La retrouvaille du temps perdu



« La vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre existence. »            Carlos Ruiz Zafón, Marina


    
    Le 26 avril 2014, balade dans les Borjs mais aussi balade dans l’enfance. Je revoyais la maison de mes grands-parents à travers les patios, les portes, les fenêtres, les escaliers, le toit, les étagères, les horloges, les meubles… Il ne reste que de vagues  souvenirs… Les héritiers l’ont vendue…
   Je voyais et j’admirais cette vaste demeure imposante de ses murailles ! Ce Borj, ce nom arabo-sfaxien  emprunté à la forteresse !
   Tout a commencé par le mot «  El Borj » et me voilà conduite vers le circuit culturel « SOS Borj en péril ».
   Dès que j’ai franchi le seuil de la porte, je me suis vue dans ma mémoire… Mes larmes ont coulé… J’ai vu mon passé revenir avec regret… Je me suis attardée devant la fenêtre en fer forgé… Je l’ai admirée puis je l’ai éternisée par mon appareil ! Non !!! Elle est déjà gravée dans l’appareil photo de ma mémoire mais elle jaillit de nouveau comme si elle cherchait l’indice qui la transportait  ailleurs…

   


                                                Le fer forgé et la vitre : Histoire d'une vie

   J'étais fascinée par les différents arcs de ce métal... Je voyais une énigme derrière chaque motif... Chaque vitre raconte une vie... Chaque reflet est un voyage dans la mémoire...





   En entrant dans le patio, l’étagère fixée au mur me rappelait celle de mes grands-parents… une œuvre d’art que ma mère avait héritée de ses parents, une pièce artistique que j’ai restaurée de mes propres mains afin de faire renaître les motifs usés par le temps…

                              

                                      Etagère chez Borj Echaffai


   Le tamis ! 


                                     Décor au tamis chez Borj Rekik
   
   Qui d’entre nous, ayant vécu au Borj, n’a pas de souvenirs avec les tamis ?
   C’était le jour de «  Fetlèn el aoula » ; toutes les femmes se réunissaient, de bon matin, chacune avec son tamis, pour aider la maîtresse de la maison à faire glisser tendrement les grains de semoule, mélangés à l’eau salée, pour les transformer en couscous ou m’hamass. Durant leur œuvre, les femmes s’échangeaient  les histoires et se partageaient les expériences…


   Mes cousines et moi nous nous réjouissions quand on nous donnait un tamis de couscous pour le verser sur le drap étalé sur la terrasse…  C’était pour moi, un pur moment de bonheur quand je caressais les petites boules en train de sécher sous le soleil…



   Pendant mon parcours des Borjs, je n’ai pas raté de monter les escaliers,  Je marchais sur le toit et  m’évadais dans le temps et dans l’espace… Je me réjouissais d’être seule et  libre… comme je le faisais quand j’étais enfant…





   Porte fermée... 
    




  Lumière éteinte... 




  Parcours nostalgique...
      Voyage dans la mémoire...
          Vie dans le passé...
              Larmes au présent...
                  Retrouvaille du temps perdu !

                                         Majdouline Borchani





                

2 commentaires:

  1. Tout est dit dans ces mots-là et les images qui les accompagnent!

    « La vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre existence. » Marina - Carlos Ruiz Zafón

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  2. Je dois avouer, Marie, que j'ai découvert la beauté de mon texte après l'avoir publié !

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